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L'épopée minière

Située aux confins de l'Artois et de la Flandre, notre commune a un pied dans le bassin minier, terre d'industrie, et l'autre dans les riches plaines agricoles du Nord. Carvin est une ville à la campagne !


À LA RECHERCHE DE L'« OR NOIR »


A partir des années 1840, le rapide développement de la Révolution industrielle et la cherté de la source d’énergie qu’est le charbon entraîne la création d’un grand nombre de sociétés dont le but est le découverte de ce précieux « or noir ».

C’est ainsi qu’une société dite « La Basséenne » entreprend un sondage, en 1857, à Carvin. Il atteint le charbon à 136 m de profondeur. La « Basséenne » devient la « Compagnie des Mines de Carvin » (Décret du 18 décembre 1860).

De mai 1857 à 1907, quatre puits sont foncés. Au début du XXème siècle, la production est d’environ 260 000 tonnes, et la Compagnie emploie, en 1905, 1 436 ouvriers.

Toutes les installations seront détruites par l’armée allemande durant la Première Guerre Mondiale. La production reprend péniblement en 1920, la Compagnie des Mines de Carvin emploie au total 1 785 hommes.

Avec la création des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais (1946), la Compagnie des Mines de Carvin et celle d’Ostricourt sont regroupées et constituent alors le « Groupe d’Oignies ».


LA FOSSE N°1 DITE FOSSE SAINTE-BARBE


La fosse no 1 vers 1900.

Le creusement du puits est entrepris en 1857. La production commence en 1859. Galeries noyées et installations détruites, la fosse ne reprendra pas son activité après la guerre 14-18. Le puits servira d’aérage. La fosse sera renommée Fosse 11 du Groupe d’Oignies lors de la Nationalisation. Le puits sera remblayé en 1956.


LA FOSSE N°2 DES MINES DE CARVIN


La fosse no 2 vers 1909.

Le puits est ouvert en 1861, l’exploitation débute en 1863. Détruite en 14-18, la fosse sera renommée Fosse 12 du Groupe d’Oignies lors de la Nationalisation. Le puits est remblayé en 1955.


LA FOSSE N°3 DITE FOSSE SAINT-LOUIS


La fosse no 3 reconstruite après la guerre.

En 1867, commence le forage du puits. L’exploitation débute en 1870. L’extraction prend fin en 1943 et les installations sont converties en centre de formation des jeunes mineurs.

À la Nationalisation, la Fosse 3 devient Fosse 13 du Groupe d’Oignies.

Le puits sert d’aérage jusqu’en 1955, date à laquelle il est remblayé. Il ne subsiste qu’un petit terril boisé et les bureaux transformés en habitations.


LA FOSSE N°4 DITE FOSSE LOUIS BOUDENOOT


La fosse no 4.

Le creusement du puits débute en 1902 et l’exploitation en 1907. Alors que les fosses précédentes sont typiques du XIXème siècle, la nouvelle fosse est moderne et son puits est un des plus importants du bassin minier (5 m de diamètre).

Pendant la Grande Guerre, les galeries sont noyées et une partie des installations sert d’hôpital militaire aux Allemands qui utilisent voies ferrées et centrale électrique de la fosse. En grande partie détruites au départ de l’occupant, les installations seront réparées ou reconstruites presque à l’identique.

En 1946, la Fosse 4 deviendra la Fosse 14 du Groupe d’Oignies. L’extraction du charbon prend fin en 1953, le puits est remblayé en 1969 et le chevalement abattu en 1971.

Il subsiste le petit bâtiment des bains-douches qui, avec ses trois tourelles pointues, ressemble à un petit château.


LA FOSSE N°4 DES MINES D'OSTRICOURT DITE FOSSE MAURICE TILLOY


La fosse no 4.

Le fonçage du puits est entamé en 1897 et la fosse est productive en 1900. En 1946, la Compagnie des Mines d’Ostricourt intègre le Groupe d’Oignies.

L’extraction prend fin en 1961, le puits est remblayé en 1975 et les installations détruites en 1976. Il subsiste le portail d’entrée de la fosse, une grande partie des cités minières et le terril du « Tour d’Horloge ».

La découverte du charbon a déclenché une arrivée massive de population extérieure à Carvin. De nouveaux métiers font leur apparition (mécanicien, houilleur, …). Le « paysage social » est bouleversé. Le paysage urbain est, lui aussi, profondément transformé : corons, cités minières, …

La bourgeoisie locale s’enrichit énormément, mais les pauvres sont aussi de plus en plus nombreux.


Sources :

Archives Nationales du Monde du Travail

J.L. Huot Les mines du Nord-Pas-de-Calais, localisation des puits de la Cie des Mines de Carvin.

G.Dubois et J.M. Minot Histoire des mines du Nord et du Pas-de-Calais, 1991.

E. Vuillemin Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais, 1880.

Archives municipales de Carvin.

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