Trésors botaniques

Des curiosités botaniques au pied des terrils

Depuis plusieurs années, la ville de Carvin a vu apparaitre sur ses terres quelques trésors botaniques, suffisamment rares pour être bichonnés par le service municipal en charge de l’écologie urbaine. Décelées et inventoriées par un passionné de botanique, carvinois de surcroît, ces curiosités et espèces protégées font la richesse de nos sols, visibles de tous… pour qui veut les voir.


UN ÉCOSYSTÈME PARTICULIER


Ainsi, Jean-Patrice Matysiak a passé une partie de sa vie à scruter dame nature sous toutes ses coutures. D’abord tout jeune, quand réaliser un herbier occupait des dimanches entiers… Puis en tant que botaniste pour le Conservatoire National de Bailleul. Ses terrains de prédilection ? Le Tour d’horloge, le terril Montaigne ou encore la carrière Malbezin… possédant chacun un écosystème particulier et ses « pépites ».

Une dimension prise en compte par le service d’écologie urbaine qui veille non seulement à protéger la biodiversité mais aussi, et surtout, à la développer : « des stations de plantes jusqu’alors absentes sur le territoire communal ont fait leur apparition grâce à la réduction de la pression d’entretien et la mise en place de la gestion différenciée ou conservatoire », se réjouit Sébastien Gavory, responsable du cadre de vie à Carvin.

« Par exemple, avec l’enfrichement du terril Montaigne, nous avons observé l’installation de l’espèce Leonurus cardiaca. Seules deux stations ont été recensées aujourd’hui dans tout le Nord-Pas-de-Calais ! L’autre se situe dans les dunes du dunkerquois ».

D’autres espèces spécifiques, voire protégées dans la région, sont également apparues grâce à la spécificité environnementale de notre territoire (géologie, hydrologie...), liée notamment aux décennies d’exploitation du charbon.

« Au Tour d’horloge, j’ai pu observer la présence de l’Aphanes australis, présente sur 10 m2, du Bolboschoenus maritimus, du Butomus umbellatus, l’Alopecurus aequalis, ou encore Verbascum blattaria qui a fait son apparition sur les schistes arides du parc. Leur présence est en soi remarquable car certaines de ces plantes ont besoin de conditions strictes pour se développer, comme la sécheresse et l’acidité. Et des sols acides, ça ne court pas les rues chez nous ! On en trouve par exemple sur le granit qui se décompose, comme en Bretagne. Pas sur des schistes miniers comme chez nous », note Jean-Patrice Matysiak. D’où la rareté de ces milieux et la nécessité de leur accorder un traitement de faveur particulier.

Si l’aventure botanique vous tente, voici ce que vous pourrez admirer.

Butomus umbellatus  Leonurus cardiaca  Aphanes australis

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