ÉDITORIAL : CARVIN LA NOUVELLE

Chères Carvinoises, Chers Carvinois,

Dans la nuit du jeudi 29 juin, de nombreuses villes de France ont connu des scènes de violence et de révolte faisant suite à l’annonce de la mort de Nahel M. au cours d’un contrôle policier dont les circonstances restent à éclaircir. Elles sont aujourd’hui entre les mains de la justice.

Ces violences qui se sont poursuivies durant trois jours dans certaines villes, ont fait subir à la France et à la République des moments difficiles, comme lors des émeutes des banlieues en 2005.

À Carvin, heureusement, nous n’avons pas connu de violences d’une telle ampleur malgré quelques signaux forts qui ont nécessité l’intervention des pompiers, la présence de la Police Nationale et la mobilisation des agents municipaux. Je les en remercie.

Ces émeutes interrogent de nouveau la République et le pacte de solidarité et de confiance qu’elle porte visà-vis des citoyens. Elles expriment les ressentis, dus aux inégalités sociales, de ce qui pourrait être un mauvais traitement par la République.

Ces formes de protestation sont intolérables sur la forme. Détruire pour détruire, sans revendication claire, sans appel à des solutions, avec violence, laissant la République sans ses écoles, sans ses Mairies, privant les commerçants de leur lieu et de leur outil de travail…, est non seulement inacceptable mais aussi sévèrement condamnable.

Comme 300 Maires, j’ai eu l’honneur d’être invité au Palais de l’Elysée pour échanger et apporter au Président de la République les réflexions des élus locaux sur les origines de ces maux.

L’inégalité, la pauvreté, les difficultés quotidiennes, parfois une qualité de logement qui se dégrade, l’absence d’emploi et de mauvaises conditions de vie rencontrées par les familles en sont probablement la cause. Cela ne justifie en aucun cas la désobéissance des enfants que nous avons pu constater.

Le pacte et l’ordre républicains doivent se reconstruire. Il s’agit d’agir de concert sur la qualité de vie à laquelle chaque citoyen aspire. Cela en intervenant sur le cadre de vie et en facilitant l’accès à l’emploi, aux soins, aux loisirs et aux services publics, en œuvrant pour que chacune, chacun puisse réaliser son projet de vie dans les meilleures conditions.

À Carvin, nous n’avons de cesse de rappeler notre attachement viscéral au « Vivre-ensemble » tel que nous le concevons, c’est-à-dire au service de l’unité et de la cohésion de notre société.

Le Vivre-ensemble s’invite à chaque moment que nous partageons. Il se révèle à chaque étape de la réalisation du projet de ville que nous construisons ensemble. Il s’exprime à chaque rendez-vous électoral et se renforce à chacune de nos rencontres et de nos débats. Il se manifeste particulièrement lorsque l’un d’entre nous rencontre de la difficulté et sollicite la solidarité collective.

Il nous faudra probablement faire plus pour l’accompagnement des familles, pour la réussite éducative et la formation à la parentalité. Chacun d’entre nous a un rôle à jouer, une vigilance à avoir pour que tous les aspects de notre vie collective soient préservés et servent notre volonté de continuer à vivre et à réaliser de grandes choses ensemble.

Agir au quotidien avec vous nous permettra de donner l’espérance.

Vive la cohésion républicaine. Vive Carvin !

Philippe KEMEL
Maire de Carvin